Une
fois de plus, il est question de disparition. Comment souvent en Argentine. Et
les disparitions sont aussi fréquentes que mes envies de décapsuler une Quilmes
et respirer ce parfum de la pampa. Et comme souvent chez les écrivains
argentins, le passé ressurgit de ses ancêtres.
Un
jeune écrivain argentin revient au chevet de son père mourant. Quelques années
d’exil en Allemagne l’ont éloigné de ses racines, de sa famille, de son
histoire. Absence de dialogue, ignorances des uns et des autres, du père et du
fils. Ce retour sur la terre argentine n’est guère de bon augure, toujours
empli d’une certaine tristesse et d’une espèce d’abandon de vie. Il rentre chez
lui, son ancien chez lui, rien n’y a bougé même pas les odeurs, et fouille le
bureau de son père. Il n’attend rien, ni réponse ni question. Peut-être juste
avoir l’esprit occupé pendant que son père se meurt à l’hôpital.
« Trois affaires d’homicide, de disparition et d’enlèvement en un an dans la ville », affirmait un autre article qui soulignait : « Trois affaires non résolues ».
Un
vieux carton. Des dizaines, des centaines de coupures de journaux. Certains
brutes, d’autres commentées. Des centaines d’annotations de l’écriture de son
père. Des photos. Tous ont un point commun la disparition d’un homme qu’il ne
connait pas. C’est à ce moment- précis que l’histoire se complique.